Clinatec est le plus court chemin de l’idée fulgurante d’un chercheur au protocole de routine à l’hôpital. Un lieu, des idées, des technologies pour inventer aujourd’hui la médecine de demain.
En 2006, le Pr Alim-Louis Benabid et Jean Therme se rencontrent. Le premier est neurochirurgien. Il a inventé avec le Pr Pierre Pollack un nouveau traitement contre la maladie de Parkinson : la stimulation cérébrale profonde. Sa renommée est internationale. Le second est à la tête de la recherche technologique du CEA. Il a œuvré dans l’optique de pousser l’expertise grenobloise en électronique et en micro-nanotechnologies. Par le biais de Clinatec, ces deux éminents spécialistes ont participé à la construction d’un lien plus étroit entre recherche médicale et monde industriel. Ils sont ainsi convaincus que le rapprochement entre recherche médicale et avancées technologiques peut bouleverser des millions de destins ; ceux de malades privés de soins adaptés, en l’absence d’une médecine capable de surmonter des impasses thérapeutiques.
Les patients atteints de maladies neurodégénératives, de cancer de mauvais pronostic ou tétraplégiques seront les premiers bénéficiaires de Clinatec.
Clinatec n’a jamais été conçu comme un centre de neurosciences supplémentaire. Il est fait pour créer des dispositifs biomédicaux innovants, en partant d’un concept pour aller jusqu’au traitement du malade.
Il n’y a aucun lieu similaire, qui réunisse autant de chercheurs de différents horizons : médecins, mathématiciens, roboticiens... Et surtout qui ait regroupé en un seul lieu des laboratoires et un modèle réduit d’hôpital. Pour en disposer il fallait le créer.
Notre aventure est très ambitieuse, mais aussi très innovante : faire travailler ensemble des cliniciens et des experts en technologies avancées, afin d’apporter des solutions thérapeutiques nouvelles à des déficiences chez l’homme qui sont restées sans réelle solution thérapeutique jusqu’à aujourd’hui. Nous pensons que la rencontre dans un lieu unique de toutes ces disciplines scientifiques est à même d’accélérer le processus de créativité et d’innovation au service des patients.
L’éthique au cœur du projet
Pour Clinatec, l’éthique est une démarche avant d’être un discours.
Le patient est au centre du projet. Le principal critère de réussite de toutes les équipes est de voir leurs innovations pénétrer dans les hôpitaux et bénéficier à des millions de patients atteints de maladies neurodégénératives, de cancer ou tétraplégiques. La sécurité du malade est une priorité. C’est pourquoi il bénéficie d’un hôpital regroupant des équipements de pointe et de l’intervention d’experts.
La diffusion au plus grand nombre est un principe. La dimension industrielle, qui est au centre des préoccupations et de l’organisation de Clinatec est une chance pour des millions de malades, car des innovations produites à grande échelle deviennent accessibles à tous.
Améliorer le diagnostic et mieux cibler le traitement
Clinatec met les malades au cœur d’un projet innovant et pluridisciplinaire qui défend une médecine moins lésionnelle et plus ciblée destinée au plus grand nombre.
La spécificité de Clinatec est d’associer sur un même site une plateforme technique, où naissent des dispositifs technologiques de pointe, et un hôpital doté des meilleurs équipements. Une particularité qui permet de réunir au chevet des malades des équipes pluridisciplinaires regroupant roboticiens, mathématiciens, physiciens, électroniciens, informaticiens, biologistes, neurologues, chirurgiens et personnels de soins. Cette organisation unique a pour objectif d’accélérer le transfert des innovations jusqu’au patient. Elle permet de juger rapidement le fonctionnement et la pertinence de systèmes innovants, et de réaliser des essais cliniques dans les meilleures conditions de sécurité. Le projet s’inscrit en cohérence avec le CHU de Grenoble, un de ses partenaires, très orienté vers la recherche clinique. L’association avec le monde industriel permet de développer plus vite des solutions thérapeutiques à grande échelle.
Clinatec réinvente l’approche clinique en développant l’usage d’outils biomédicaux qui favorisent l’émergence de nouvelles pratiques médicales. Moins lésionnels, ils facilitent le diagnostic dans les parties les plus fragiles du corps humain comme le cerveau. Par exemple, Clinatec développe la méthode d’empreinte tissulaire. Aucun tissu n’est prélevé, mais tout ce qui est utile au diagnostic est disponible pour le médecin qui peut ainsi définir le traitement le plus adapté. Pouvoir accéder à ces zones spécifiques permet aussi de délivrer la juste dose de médication au bon endroit, ou de la remplacer par un outil technique fiable et éprouvé, et de limiter les effets secondaires des traitements.